Olfa Said réalise des bijoux dans son atelier. (Photo : Clara Pezous)

Olfa Said a fait de sa passion pour la création de bijoux une véritable carrière. Maman de quatre enfants, elle a su concilier famille et entrepreneuriat, en mettant tout son cœur dans des créations uniques, inspirées par ses émotions et son expérience de vie.

Olfa Said, aujourd’hui, vit de sa passion : la création de bijoux fantaisie. Avant de créer des bijoux, elle s’est consacrée à l’éducation de ses quatre enfants. Après l’entrée en maternelle de sa plus jeune fille, elle crée sa propre entreprise. « Reprendre après avoir été maman, c’est compliqué, je ne me voyais pas me tourner vers le salariat, pour moi, ce n’était pas compatible avec ma vie de maman », dit Olfa.  

Depuis l’enfance, Olfa a de l’or dans les doigts. Sa chambre, dans l’atelier de couturière de sa mère, lui a permis d’explorer son côté créatif. « Les perles, je les piquais à ma mère pour faire les bracelets », confesse Olfa. Ses trois grands frères, avec un écart d’âge important, ont contribué à forger son caractère de battante et à affirmer son indépendance. 

« Qui ne tente rien n’a rien »

Sa force et son esprit combatif l’ont aidée à entreprendre. « Qui ne tente rien, n’a rien. Dès que j’ai su que je pouvais le faire, je n’ai pas trop réfléchi, j’y suis allée », confie Olfa. Cette mentalité se retrouve dans sa vie de tous les jours. « Même si c’est difficile, il y a des hauts et des bas comme pour tout, mais malgré tout, j’ai toujours fait face, je ferai toujours face », révèle Olfa. 

Olfa met toute son âme dans ses créations. Elle « aime dessiner ses propres bijoux ». Elle tire son inspiration des tendances mais surtout de ses humeurs et idées du moment. Le bijou est avant tout une extension d’elle-même. « Le bijou, quand je le réfléchis, quand je le crée, je regarde s’il me convient à moi et je l’extrapole pour mes futures clientes », rapporte-t-elle. 

Un bijou n’est pas seulement un accessoire pour elle mais peut avoir une valeur spirituelle. « Un bijou, ça peut être un symbole, ça peut signifier quelque chose, ça peut être quelqu’un de cher qui l’a offert en cadeau, c’est précieux pour la personne », confie-t-elle. Olfa met toute son énergie afin de rendre ses créations les plus durables possible. « Il faut que le bijou accompagne la personne au cours de sa vie », déclare-t-elle.

Les émotions à travers la création

Elle tire une vraie fierté de l’impact positif de ses bijoux. « Ce n’est pas du simple loisir mais quelque chose qui peut changer la personne qui le reçoit », raconte Olfa. Pour la créatrice, il ne s’agit pas seulement de se rendre fière mais aussi de rendre fiers son mari et ses enfants. Cette réussite aide à booster sa confiance en elle. « C’est cette satisfaction de voir que je sais faire quelque chose, quelque chose qui parle à des personnes », dit-elle.

La créativité est nécessaire à son métier. Elle se retrouve aussi beaucoup dans sa vie de tous les jours. La cuisine, la création d’un costume pour un enfant, tout peut être sujet à explorer sa créativité. 

Un équilibre entre perfectionnisme et discipline

Sa minutie peut devenir un fardeau dans son travail. « J’ai un côté aussi très perfectionniste donc je m’impose une certaine discipline à faire les choses correctement », confie Olfa. Cette discipline peut la rendre « moins apte », « moins patiente » avec les personnes de son entourage. « Faire des bijoux, c’est comme une échappatoire pour moi ; mais quand je ne suis pas bien, certaines fois ce n’est pas la solution, cela peut même me prendre plus la tête », déclare-t-elle.

Sa peur des hauteurs peut aussi la freiner dans la poursuite de son histoire. La peur d’être vue, d’être sur le devant de la scène l’empêche inconsciemment d’étendre son entreprise.  

Son BTS commercial ne la destinait pas à la création de bijoux. Selon Olfa, il n’y a pas de bonnes ou mauvaises personnes pour réaliser ce métier. Il n’est pas nécessaire d’y baigner depuis l’enfance. « Dans une société en mouvement constant, il suffit juste de se poser un instant et de peut-être se découvrir une nouvelle passion », dit-elle.   

Clara Pezous

Article édité par Camille Borriglione, le 15/11/2024