Pierre Chatel, avocat expérimenté, a toujours eu la vocation de son métier. Très jeune il était déjà engagé en tant que premier délégué général de son établissement, le lycée Joffre à Montpellier. En 5e, avec « l’habitude de se rendre au conseil de classe pour défendre mes petits camarades » il fait ses premiers pas dans ce métier.
C’est avec « le désir et la volonté de poursuivre dans cette profession » qu’il accomplit de manière brillante ses études de droit. Il brille et devient lauréat de l’Ordre avec un sujet qui lui tient à cœur : « les droits imprescriptibles des enfants : droit au rêve et droit au bonheur ». Ses débuts s’associent alors à la création d’une association au sein de son barreau, nommée « l’avocat et l’enfant ».
Lorsqu’on lui demande s’il peut mentir dans le cadre de sa profession, Pierre Chatel répondra qu’il est « partial par essence » mais se doit cependant « de ne pas travestir la vérité ». Dans le cadre de sa spécialité, en droit pénal, accompagner c’est « dresser un costume à la taille de son client », « ni trop grand, ni trop petit », « le mettre à nu, comprendre qui il est et le rhabiller devant le juge ». Tout cela pour dire « ecce homo : voilà l’homme ».
Homme de stratégie et à l’écoute de ses clients il sait organiser la défense en respectant le sens de l’honneur. Il compare son métier à une pratique sportive « un match de football n’existerait pas s’il n’y avait pas un d’arbitre. Ici également, il faut des juges pour faire respecter les règles ».
Au dela de ses motivations et de son caractère déterminé, il reconnait se remettre sans cesse en question dans une profession qui n’est jamais facile. Les angoisses sont présentes lors des débuts. Il faut « trouver sa place alors que d’autres sont déjà là », « faire ses preuves ». Il est attentif à sa réputation qui « peut être créée en 40 ans mais détruite en 1 minute ». Il explique que, portée par la déontologie et le sens de l’honneur, « une carte de visite du métier d’avocat arrive à crédibiliser certains projets »
C’est en partie grâce à cela qu’il s’engage dans plusieurs actions, il participe à de nombreuses associations, en est même parfois président, monte un centre de médiation et, donne aujourd’hui, des cours à l’école d’avocat ainsi qu’à la faculté.
Aujourd’hui spécialisé en droit de la responsabilité et en droit du travail, son parcours n’en est pas moins riche en domaines de compétences : droit pénal, droit social, droit de l’immobilier. Il explique que « ce sont vos clients qui vous spécialisent ou que c’est un gout que vous avez »
Marqué par une grande partie de sa carrière, il a pris le temps de conter un de ses dossiers. Un homme, une femme, un meurtre qui n’en est pas un. Voici l’affaire qui a fait la Une des journaux, lui permettant de défendre un client devant la cour d’assises.
« C’est un couple qui se dispute, le monsieur vise, tire, elle tombe, elle meurt. Les gendarmes arrivent, dressent le procès-verbal. Un d’eux s’aperçoit qu’en fait elle n’est pas morte, elle a toujours une balle dans la tête. Et je vais défendre cette femme devant la cour d’assises, elle est totalement désinhibée, elle a une balle dans la tête mais elle est vivante. C’est alors qu’on plaide pour un mort qui était en réalité vivant. » Une jeune femme dénué de gestes qui survie à travers sa conscience.
Avec les années, Pierre apprend encore à lier sa vie professionnelle et personnelle en dissociant l’humain du métier. Ce qui n’est pas toujours facile lorsque « le métier c’est l’humain ». Au contact des gens il évolue constamment et « touche la société au plus profond », « pour défendre l’homme, il faut comprendre l’homme ». C’est pourquoi, la confiance établie entre lui et son client est essentielle. Il nous exprime « le meilleur compliment que puisse recevoir un avocat est : Au revoir docteur »
Alicia ODDO



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