Redonner de la joie à des enfants malades.
C’est la mission que se sont donnés les Six Faux Nez lors de la création de leur association. Les clowns à l’hôpital apportent leur pointe de fantaisie dans ce monde où règne la maladie, la souffrance mais aussi l’espoir.
Le groupe de bénévoles consacre son temps libre à faire vivre cette association. Une expérience enrichissante qui touche non seulement les enfants, mais aussi leurs parents et le personnel soignant.
Les Six faux nez entretiennent une relation très particulière et forte avec ces enfants. Chaque clown essaye à sa manière de créer un lien avec l’enfant face à lui. Ce contact peut être un simple coucou de loin ou un clin d’œil. Parfois, les clowns doivent apprendre aux enfants à dire non. Ce non est une libération pour lui, ce sont les seules personnes à qui il peut se permettre de le dire. “À l’hôpital, l’enfant subit, on lui impose des traitements, on est les seuls à qui ils peuvent dire non, c’est un cadeau”, confie Olga.
Certains membres de l’association ont découvert leur intérêt pour les clowneries à enfance. A l’époque, les parents n’avaient pas le droit d’aller voir leurs enfants hospitalisés. Cette interdiction est lourde mentalement pour des enfants en bas âge, qui se sentent délaissés et seuls au monde.
L’activité des Six faux Nez a été fortement touchée par la crise du Covid-19. Il était interdit de se rendre dans les hôpitaux et plus tard, de s’y rendre sans masque. Les clowns étaient “doublement masqués” et ont eu une grande difficulté à faire paraître le plus important, les émotions.
Ce sont des caractères plus différents les uns que les autres qui transcendent les épreuves. Une association telle que les Six Faux Nez implique de répondre à ce besoin de dédramatisation et de rire, lors de passages de la vie qui peuvent être compliqués pour les malades.
L’improvisation est la clé d’une intervention réussie. La chambre, le couloir, tout est un terrain de jeu pour les clowns. “Un adolescent qui vient de se faire enlever les amygdales et qui ne peut pas rire, on va jouer avec ”, dit Olga, l’alter ego de Myriam.
Un clown est une personnalité, un personnage inventé de toute pièce. “On est un peu schizophrène”, confie Adèle, le clown de Marie. Le clown s’impose à eux comme une évidence. “On ne choisit pas son personnage, moi, je n’ai pas choisi mon personnage”, se plaint Olga. L’énergie et la posture changent dès qu’il enfile son nez rouge, mais selon Adèle, “la limite entre les deux n’est pas très loin”. Le clown peut se retrouver dans leur vie de tous les jours. “Rentre dans ce corps Adèle, revient Adèle”, dit Adèle.
Pendant les interventions, les 4 règles d’or du clown sont l’adaptation, la bienveillance, le lâcher prise et l’empathie. La personnalité d’un clown est la clé de son succès, certains caractères ne sont forcément pas adaptés, par manque d’empathie ou de volonté. “Macron ne pourrait pas faire un bon clown, je pense”, dit Olga. Patoche, lui, pense le contraire : “Oh si, moi, je pense qu’il est déjà un bon clown”.
Cette bande de rigolos a pour seule passion, le clown. “Moi, j’ai plein de passions : clown, clown, clown et clown. Car il y en a plusieurs. Pour moi, tout est lié à ça. Si j’apprends à faire des origamis, c’est pour le clown.”, déclare Olga. Le clown devient pour eux comme une obsession. “C’est une pathologie, on a besoin de notre dose”, confesse Adèle.
L’ultime but de cette association est de perdurer, de pouvoir “faire vivre ce clown”. Plus tard, ils songent à faire vivre le clown en EHPAD pour agrandir leur public. “Mais on va y aller, c’est sûr, moi en tout cas, je m’en rapproche” confie Patoche. Mais aussi et surtout, inclure de nouvelles personnes dans cette aventure “d’ailleurs, on ne compte pas vous laisser repartir, va fermer les portes William !”.
Clara Pezous et Sandy Rudolf



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