Plus jeune, Christophe Izard ne pensait pas reprendre l’exploitation familiale à Mauriac du Lévézou. Installé depuis 2020, le jeune homme de 26 ans trace désormais son chemin et incarne la jeunesse agricole d’aujourd’hui.
« Un jour tu vas faire du bois, un jour des clôtures, un jour tu es sur le tracteur… C’est le charme de notre métier, on ne fait jamais la même chose », explique Christophe. S’il a choisi d’être éleveur, c’est cette polyvalence, indispensable, qui l’a attiré.
Il ne se prédestinait pas à l’agriculture, Christophe a décidé de reprendre la ferme de son père, à l’âge de 21 ans : « Je ne savais pas trop au départ, et puis, de fil en aiguille, je me suis tourné vers l’agricole ».
Conscient des exigences de son métier, ses horaires sont longs et variables. Avant la robotisation, il se levait à 5h30 et finissait parfois à 20h. Aujourd’hui, avec le robot de traite, ils sont plus souples, mais les astreintes restent. « Même l’automatisation ne t’enlèvera pas le boulot, mais ça te soulage », souligne l’agriculteur. Son exploitation produit environ 430 000 litres de lait par an, principalement vendus à une coopérative, tandis qu’une partie est utilisée pour nourrir les veaux.
La vie dans l’ombre
Christophe fait partie de ces jeunes agriculteurs invisibles mais essentiels. Il fait face à une multitude de difficultés, illustrant la complexité de son métier. Entre les contraintes climatiques, les aléas du marché et la dépendance à l’exportation, qui affectent la vente de ses veaux, le coût et les contraintes liés au bio « Le cahier des charges est vraiment très strict », exprime Christophe.
Une passion à long terme
Aujourd’hui, la ferme est en plein chantier : l’ancien bâtiment a été rasé pour laisser place à une stabulation plus claire, plus ventilée et mieux pensée pour le confort des vaches.
Christophe est profondément attaché à ses animaux, c’est aussi ce qui lui donne la force de continuer : « Ce qui me fait tenir, c’est ça : voir que mes bêtes vont bien, que le lait est bon, que la ferme tourne. Tu ne fais pas ce métier pour l’argent, tu le fais parce que t’aimes tes bêtes et ta terre ».
Son engagement se résume à produire un lait de qualité, élever ses vaches avec respect, entretenir ses terres sans les épuiser. « On est un maillon, c’est tout, reprend-il. Si nous on fait pas bien notre boulot, derrière ça suit pas. Faut que chacun fasse sa part ». Christophe reste attaché à son métier et à la qualité de sa production. Il pense que l’avenir de l’agriculture française dépendra des choix des consommateurs et de leur volonté de payer pour la qualité : « Si les gens sont prêts à manger local, nous continuerons… autrement, ce sera difficile».
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Par Alison Lipari, Baptiste Chazarin, Enora Croguennoc et Zoelia Daures.
Crédit photo : Zoelia Daures



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