De nos jours, changer de carrière professionnelle au cours de sa vie se fait de moins en moins rare. Isabelle et François, mariés depuis 21 ans et parents de trois filles en ont fait l’expérience. Retourner sur les bancs de l’université tout en gérant leur vie personnelle et professionnelle, c’est le défi qu’ils se sont lancé. Cette reprise d’étude a été vécue très différemment, tout comme les sensations et l’organisation auxquelles ils ont dû faire face.
Pris d’un sentiment d’avoir fait le tour dans son activité, l’agent sportif François s’est lancé à 52 ans dans un Master d’ingénierie du patrimoine. Les conditions étaient idéales, une situation familiale et financière stable lui ont permis, en deux ans et demi, d’obtenir son diplôme. De plus, étant gérant d’une société, il a pu mettre en place sa propre organisation. Les allers retours à la faculté de Toulouse ne lui ont pas posé de problèmes particuliers. Contrairement à Isabelle qui a repris ses études à l’âge de 41 ans, alors que ses enfants n’étaient pas encore autonomes et qu’elle occupait un quart-temps comme professeure d’EPS. L’ancienne basketteuse professionnelle voulait se prouver qu’elle était capable d’apprendre de nouveau. Isabelle a donc eu un BTS diététique par le biais du CNED.
« Je me suis sentie revivre »
Les sentiments ressentis par ces parents ont été très différents. Lors de la reprise, François s’est demandé ce qu’il faisait là, alors qu’Isabelle était très excitée. Ils se sont vite rendu compte qu’ils ne pourront pas étudier de la même façon qu’il y a vingt ans. Apprendre par cœur n’est plus possible. Il a donc fallu mettre en place une nouvelle méthode de travail. Malgré cette difficulté, la soif d’apprendre s’est révélée plus importante et reste le principal point commun de ce couple. Leurs journées n’étaient plus les mêmes, les révisions faisaient désormais partie de leur quotidien. Néanmoins, Isabelle raconte : « c’est comme si on avait aéré une pièce, mon cerveau c’était pareil, ça m’a fait beaucoup de bien. »
Comme tous les élèves, ce retour à l’université était également synonyme de stress. La veille d’un examen, l’envie d’y aller était faible. François témoigne : « exactement les mêmes sentiments que quand j’étais étudiant, quand j’avais 20 ans, une sorte de peur, le bon stress. »
L’indifférence de son entourage à fortement étonné François, mais ce dernier et sa femme ont tout de même été soutenus par leurs familles. Il n’y a pas eu d’avis négatifs, au contraire, dans l’ensemble les personnes ont trouvé cette reprise d’étude très courageuse. Grâce à cet environnement sain et compréhensif, ces époux n’ont jamais eu envie d’arrêter.
Cette obtention de diplôme, a été une très grande satisfaction personnelle et une grande fierté. La professeure d’EPS a gagné en confiance en elle, et est depuis quelques années auto-entrepreneuse en tant que diététicienne. De son côté, François a modifié les statuts de sa société et travaille désormais comme agent sportif et conseiller en patrimoine.
Bérénice TORRES
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