Dominique Jaeggy, anciennement à la rue, a découvert la vie en communauté grâce à
Emmaüs. Ce compagnon, installé à Rodez, œuvre chaque jour pour entretenir les valeurs
que porte cette communauté.

Dominique Jaeggy, cet homme perdu qui retrouve un repère : la communauté Emmaüs. Introverti, cet ancien SDF fait partie des 24 compagnons de Rodez qui sont logés, nourris, payés grâce à la communauté. Hésitant, il tente de décrire les missions qui qualifient un bon compagnon : « Il faut faire vivre la communauté, accepter sa réglementation et être solidaire « . Chaque compagnon à sa raison de venir aider la communauté d’Emmaüs, mais tous partagent des droits et devoirs communs.

Dominique change souvent de communauté. Il a soif de rencontres et de découvertes des régions françaises et s’est lancé le défi d’ouvrir une communauté à Narbonne. C’est avec émotion qu’il décrit son projet. Il a investi beaucoup de temps et de travail au profit de cette installation. Dominique est fière d’avoir contribué à l’ouverture d’une nouvelle communauté. Depuis 4 années, il est de retour à Rodez où il se sent chez lui. Gardant de bons souvenirs de son premier passage, c’est avec enthousiasme qu’il a décidé de revenir dans cette communauté.

Souffrant de diabète, ce compagnon travaille au bureau en faisant les estimations de jouets. L’association lui permet de trouver un repère, un objectif, un sens à son quotidien. Grâce à Emmaüs, Dominique peut vivre des expériences marquantes et uniques. Les valeurs d’Emmaüs lui correspondent : « accueil, travail, solidarité sont un trépied en communauté » exprime-t-il.  Dominique vit des moments avec les compagnons qui rassemblent. De nature réservé, les repas et les sorties à l’initiative de la communauté sont des moments de partage et de convivialité qui lui permet de s’ouvrir aux autres. Plus qu’une association, Dominique a pu créer des liens forts au sein de cette communauté. « Emmaüs c’est chez moi, c’est ma famille ».

Cet homme, à première vue nonchalant, a le regard qui s’illumine lorsqu’il aborde son entrée dans la communauté. Avant son engagement à Emmaüs, Dominique était à la rue. Pour se sortir de cette épreuve, il est allé dans une communauté à Rochefort : « C’est là-bas que j’ai rencontré l’Abbé Pierre » explique-t-il d’une voix fragile. Il ne le connaissait pas, ils ont discuté, il a ressenti une sensation inexplicable. Il a su dès cette rencontre que c’était au service des autres qu’il voulait construire son futur. Il s’est engagé aussitôt dans la communauté, et n’a jamais regretté.

Mélina Galland et Nevadah Soja