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Lou LOMBARD, bénévole au Resto Du Cœur. (Crédit photo: Jéhendre RUBION)

Un quotidien d’étudiante entre colocation, études et budget serré

Lou Lombard a 19 ans. Elle étudie à Toulouse School of Management et vit à Toulouse depuis un an et demi, après avoir quitté Albi pour poursuivre ses études. Elle partage un petit appartement en coloc avec deux amies, un cadre simple mais vivant, rythmé par les cours et les emplois du temps chargés. Entre la vie étudiante, les projets et un budget serré, ses semaines sont bien remplies. Malgré tout, Lou garde une place importante pour le bénévolat, qu’elle considère comme un repère dans son quotidien.

Un engagement né de la précarité étudiante

Son engagement commence après le Covid. À cette période, elle voit des étudiants en grande difficulté, certains peinant même à se nourrir. Cette image lui reste, et elle explique que c’est ce qui l’a poussée à agir. Pas envie d’en faire un sujet de discussion théorique, ni d’attendre : elle voulait aider concrètement. C’est finalement sur Instagram qu’elle tombe un jour sur une publication des Restos du Cœur. Elle s’inscrit, presque spontanément, et démarre en mars dernier. Elle pensait tester, voir comment c’était, puis passer à autre chose. Mais finalement, elle s’est attachée à l’ambiance, aux gens, et elle n’a jamais arrêté.

Aux Restos du Cœur : deux journées par semaine et des rencontres fortes

Aujourd’hui, Lou vient deux fois par semaine : le mercredi et le samedi. Sur place, elle prépare les colis, accueille les bénéficiaires, et parfois, elle participe aussi aux distributions de repas chauds le soir. Elle parle d’une “ambiance de famille”, faite de retraités et de jeunes bénévoles, un mélange qui lui plaît et qui rend chaque séance différente. Ce qu’elle retient surtout, ce sont les échanges. Elle raconte par exemple cette femme qui lui a dit un jour : “Merci, ça fait du bien de parler un peu.” Pour Lou, ces moments-là donnent du sens, même si ce ne sont que quelques minutes.

Le bénévolat lui apporte aussi beaucoup personnellement. Elle dit que cela “remet les pieds sur terre”. Voir des jeunes de son âge venir chercher de quoi manger l’a marquée. Cela lui a aussi permis de gagner en assurance : elle affirme qu’elle avait plus de mal à aller vers les gens avant. Aujourd’hui, elle se sent plus à l’aise pour discuter, accueillir, écouter. Elle résume souvent son engagement comme “un petit truc à mon échelle, mais ça compte”.

Une jeunesse engagée dans le concret, surtout en hiver

Quand on lui parle de sa génération, Lou répond simplement que les clichés sont faux. Selon elle, les jeunes ne sont pas indifférents : “On dit qu’on s’en fout, mais c’est faux. On veut juste qu’on nous laisse la place.” Elle ajoute que même deux heures de bénévolat peuvent changer quelque chose. Elle remarque aussi que beaucoup imaginent les jeunes débordés mais peu motivés, alors qu’elle constate l’inverse autour d’elle.

Le mois de décembre est une période où tout s’intensifie. Il y a plus de monde, plus de demandes, et aussi plus de besoin de chaleur humaine. Lou insiste sur le fait que certains viennent surtout pour discuter un peu. Aux Restos du Cœur, ils préparent un repas de Noël spécial, un moment important pour l’équipe comme pour les bénéficiaires. Lou reste généralement à Toulouse jusqu’au 23 décembre pour aider avant de rejoindre sa famille à Albi. Elle aime terminer l’année là-bas : “J’aime finir l’année ici”, dit-elle, simplement.

À travers son engagement, Lou montre une manière d’être bénévole sans grand discours : posée, directe, souriante, et engagée par le geste plutôt que par les mots. Elle incarne une jeunesse qui agit discrètement mais concrètement, et qui prouve que la solidarité n’a pas besoin de bruit pour exister.

RUBION Jéhendre