Dans le monde actuel, où tout est informations palpitantes, scoops peoples et débat inarrêtable.  Le droit à la parole devient une denrée rare et à côté des grands médias, dans un petit studio de Rodez, une radio associative fait face à l’envahisseur, pour redonner la parole à ceux qui n’en ont plus.

Monique a la soixantaine. Elle n’a pas souvent le droit à la parole. Pourtant durant 20 minutes, elle a eu le pouvoir, elle a parlé pour la première fois de sa passion, la couture, avec plus de 5000 auditeurs à son écoute. 20 minutes de son sujet sans s’arrêter. La parole libérée et le cœur léger, elle a eu sa part de bonheur. Elle venait enfin d’être écoutée sur un sujet cher à son cœur. Et tant pis si son discours n’a pas soulevé l’enthousiasme des foules ! 

Aujourd’hui, dans le monde moderne, les médias laissent toujours la parole aux mêmes personnes : des spécialistes, avec toujours les mêmes thèmes, les mêmes sujets et les mêmes débats. Laissant la banalité et les tracas quotidiens de la population loin des oreilles des téléspectateurs. 

Dans cette masse informe que devient l’information, il y a des voix que l’on n’entend pas, que l’on n’entend plus, Monique en faisait partie, avant que la radio associative de Rodez CFM RADIO ne la lui redonne. 

David Dumont, unique employé de la station ruthénoise de l’antenne CFM Radio, parle de la radio associative et de son rôle dans la société actuelle. “Les grands médias ne donnent plus la parole aux citoyens lambdas parce que leurs vies n’intéressent pas grand monde et ils ne savent pas forcément parler à un public”. La radio associative permet à tous ces gens oubliés par les grands médias d’avoir une voix au même titre que tous ces autres grands orateurs.

Ces personnes viennent demander à David s’il est possible de faire une séquence sur un sujet donné et parfois c’est l’inverse. David invite directement les habitants de la ville et de ses alentours à participer à une séance radio sur le thème de leur choix. Celui-ci les aiguillera, les aidera, les encouragera jusqu’à la séance accomplie, adaptant la durée de celle-ci par rapport à l’aisance orale de la personne ; à ce qu’elle a à dire. Tout, du début à la fin, se fait dans la bienveillance.

Loin des objectifs des radios nationales qui désirent de grandes audiences et du profit pour continuer à exister, la radio associative a pour seul objectif de passer un bon moment, de discuter de tout et de rien, c’est une radio au grand cœur, à échelle humaine, qui s’intéressera à cette jeune fille qui aime l’équitation et qui souhaite en parler, à ce groupe de musique qui fait ses premiers pas, à Monique qui aime la couture, elle existe et continuera d’exister, grâce à des petits bouts de vies, des personnes à qui on laisse enfin la parole.

Pierre LABARTHE et Camille RUBIO