Michel Megnin, engagé dans la lutte pour l’égalité et le respect de tous et coprésident de l’association ALERTES à Rodez. C’est accompagné de Elina, une bénévole, qu’ils vont témoigner de l’histoire et du cheminement de cette association aux multiples missions, depuis sa création.
Au cœur de l’Aveyron, les associations LGBTQIA+[1] se font rares. Mais, loin d’être invisible, l’une d’entre elles, à Rodez, milite pour l’égalité des droits, le respect de la différence, luttant constamment contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre.
Créée en 2012, en pleine période de débat sur le mariage pour tous, l’association militante est née d’une initiative personnelle d’un postier de Bozouls. Il a eu l’idée de créer un événement, rassemblant des habitants en faveur du mariage pour tous, devant l’hôtel de ville de Rodez. Il fallait que “de ce premier moment naisse quelque chose”, et c’est de là que l’association ALERTES à vu le jour. Ce nom est bien pensé, il signifie Aveyronnais(e) en Lutte pour l’Égalité et le Respect de Tous et toutES.
Ses objectifs sont nombreux et son travail est essentiel, dans un territoire rural tel que l’Aveyron. Elle a plusieurs missions à son actif. La première est de venir en aide aux autres. Elle prête une oreille bienveillante à quiconque téléphone, pour épauler les personnes victimes ou témoins de discriminations, qui ont souvent des difficultés à parler de ce sujet. L’équipe de bénévoles est là pour les soutenir, les conseiller, les accompagner et les orienter, dans une démarche d’acceptation de soi. Une permanence est ouverte chaque mardi soir au public, pour accueillir, échanger et trouver des solutions aux problèmes rencontrés. Michel Megnin s’est rendu compte qu’avant il manquait quelque chose d’important, il raconte que c’était “la convivialité, pour que les personnes se retrouvent, se sentent moins seules”. Et, c’est autour d’un apéro, d’un pique-nique, lors de soirées, de sorties culturelles ou de randonnées que ces moments de convivialité ont pu exister.
ALERTES participe activement à informer et à prévenir des discriminations, des droits qui existent, des conséquences qui peuvent entraîner des actions malvenues, notamment en faisant des interventions dans le milieu scolaire. L’objectif est de discuter d’orientation sexuelle et d’identité de genre avec les élèves, et faire émerger un débat, une réflexion face à ces inégalités.
L’association est devenue primordiale, vitale, si bien qu’elle a évolué, avec de nouveaux caps à passer, de nouvelles barrières à franchir, de nouveaux objectifs qui se joignent aux anciens. Beaucoup de sujets sont encore considérés comme “tabous” ou sont encore trop peu connus de la population. C’est le cas pour la notion de transidentité, de non-binaritéou encore celle des enfants intersexes. Pour résumer, la société impose à chaque individu de se catégoriser, de rester dans la norme : garçons ou filles. Cette norme peut détruire des vies, empêcher les personnes de s’épanouir, de s’exprimer, et les prive du droit d’être eux-mêmes. Certains veulent être considérés comme des garçons, d’autres veulent être des filles et d’autres ne veulent être aucun des deux ou les deux en même temps. Ce principe de “genre” est au cœur du débat, alors qu’en 2020, cela ne devrait plus avoir lieu d’être. L’individu doit devenir ce qu’il souhaite devenir et ça ne devrait pas être à la société de le contredire. ALERTES est là pour le rappeler et pour lutter.
Pierre LABARTHE et Pauline TRONEL.
[1] LGBTQIA+ est utilisé pour qualifier les lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles.
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