Angel beauté France est un comité tout récent qui a organisé sa première édition de concours de beauté à l’échelle nationale en 2019. Les critères de ce concours sont très semblables à ceux d’une grande firme de restauration rapide: Venez comme vous êtes ! Rencontre avec Selena Deschanel, qui à 18 ans a été élue première lady Angel Beauté Aveyron en novembre 2019.
La jeune fille est en Terminale L au lycée Monteil à Rodez, lorsque le comité d’Angel Beauté (anciennement appelé Misses France) la remarque et la contacte sur le réseau social Instagram pour lui proposer de participer à leur concept. Selena en rigole et un pari est lancé avec ses amies: elle le fera. Entre la préparation de son Baccalauréat, sa passion pour la boxe et sa vie d’étudiante, elle passe les étapes jusqu’à être nommée Angel Beauté de sa région. Et cette expérience, elle l’a aimé et s’en est amusée.
“Ce que j’aime c’est que le comité n’ai pas de critère de poids ou de taille, du coup ça permet à beaucoup plus de femmes de participer, ce concours correspond à la beauté moderne simple et sans filtre”
Pas de restriction donc pour les femmes avec des piercings, avec des centimètres en moins, des formes, ou même des tatouages. Ce n’est donc pas du tout un concours axé sur la beauté, qui ne compte que pour très peu dans la notation du jury, mais plus sur le côté de la femme du XXIème siècle avec ses défauts et qualités.
Bien que Selena ait aimé son expérience globale, certains aspects étaient plus durs que d’autres : ses camarades au lycée ne l’ont pas forcément soutenue comme l’on peut s’y attendre venant d’une période de la vie ou le jugement est omniprésent et le fait de sortir des sentiers battus est considéré comme un blasphème et entraîne moquerie et jugement. Mais cela faisait partie du jeu pour Selena qui continuait malgré tout son aventure de Misses. Elle met cependant en garde contre les personnes plus fragiles et plus susceptibles d’être fortement impactées par les divers points négatifs qu’entraînent une visibilité élevée.
¨Pour réussir et que ce soit une bonne expérience il ne faut pas avoir trop confiance en soi car il y a beaucoup de pression et jugement, on peut très vite être amené à craquer.”
C’est d’ailleurs ces derniers points qui amènent Selena à ne pas forcément vouloir continuer une telle expérience, car comme elle le dit, “c’est une expérience à vivre c’est vrai, mais je ne continuerai et ne retenterai pas l’expérience surtout à cause des critiques et des jugements qui sont vraiment difficiles à porter”
Tout ceci met en lumière un problème et une solution. Dans un premier temps un tel concours démontre que les mœurs concernant ce que doit être une femme au 21ème siècle sont clairement sujets à une évolution. La femme du 21ème siècle n’est plus une grande blonde de 40 kilos qui ne veut que la paix dans le monde et s’identifie par sa plastique. La vraie femme d’aujourd’hui est une femme qui s’accepte avec ses imperfections et ses singularités. Néanmoins, même si l’image renvoyée par un tel concours laisse optimiste quant à l’évolution de l’image de la femme, le témoignage de Selena renvoie également la vérité cachée derrière les défilés et l’acceptation. Celle d’un jugement omniprésent propre à une période où personnalité rime avec animosité et où sortir du moule est synonyme de suicide social.
Photo partagée par Selena Deschanel
Justine RIBAT et Dorian BALDY
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