C’est au sein même de la cathédrale de Rodez, que Jérôme Rouzaud, organiste titulaire, exerce sa passion pour la musique, pour l’orgue et pour la liturgie. 

L’organiste est le musicien qui joue de l’orgue. Souvent oublié, c’est pourtant lui qui accompagne la messe, les mariages ou encore les enterrements avec son instrument. 

Ce n’est pas un secret, à tout pianiste va son piano et de ce fait à tout organiste va son orgue. La particularité de cet instrument est qu’il se trouve la majorité du temps, dans des édifices religieux. Se pose alors la question de savoir quelle est la place de la religion dans le métier d’organiste. 

C’est au cœur de la cathédrale ruthénoise, dans un lieu habituellement fermé au public que Jérôme Rouzaud, musicien passionné depuis son plus jeune âge, accompagne les fidèles. Il a levé les barrières, afin que chacun découvre cet instrument qui, bien que connu, garde en lui un profond mystère. Jérôme Rouzaud fut désigné comme le nouveau titulaire organiste de la cathédrale de Rodez. Et c’est avec passion et humilité que le musicien livre son parcours, ainsi que l’histoire de cet édifiant monument aveyronnais, pour faire découvrir son activité, encore très peu connue dans l’esprit collectif. 

Quant à la question de savoir s’il faut être croyant pour jouer de l’orgue, Jérôme Rouzaud répond avec humour, qu’une majorité d’organistes professionnels poserait ici leur joker. Mais selon lui, tout est une question de passion. Il arrive que certains organistes, bien que ne parvenant pas à se convaincre d’une certaine existence supérieure, exercent leur métier d’une main de maître.

Jérôme Rouzaud explique les deux casquettes que peut avoir un organiste. Il y a d’une part celui que l’on imagine plus naturellement, l’organiste cultuel. Ce dernier est attaché à une mission : accompagner la liturgie. Puis, d’une autre part, il y a l’organiste culturel. C’est celui que l’on a plus de mal à imaginer mais qui doit quitter sa casquette de culte, pour faire chanter l’instrument sur des journées telles que la journée du patrimoine, “parce qu’un organiste ne doit pas se cantonner à sa fonction cultuelle”.

Comme Obélix et son chaudron de potion magique, Jérôme Rouzaud est tombé dans la liturgie lorsqu’il était tout petit. Il fut immédiatement saisi par la résonance si particulière de l’instrument, par les chants et par l’atmosphère. C’est timidement qu’il révèle que la religion l’a sans doute amené à faire de l’orgue, sa vocation. C’est avec conviction qu’il exerce aujourd’hui son activité et non par routine, “parce qu’à chaque fois qu’il y a un office, je vis quelque chose”.

Professeur de musique la semaine et organiste à la cathédrale de Rodez le week-end, c’est une double facette que Jérôme Rouzaud cultive au quotidien. Il a développé sa passion de l’orgue durant son enfance, ce qui lui permet aujourd’hui de nourrir sa foi. Jérôme Rouzaud se dit ressentir un grand bonheur en participant à l’élévation des âmes des fidèles, en les aidant à prier ou à rentrer dans la liturgie. Parce qu’il est avant tout un acteur, au même titre que le reste de l’assemblée religieuse. “Un organiste doit être utile dans la célébration” ajoute-t-il. S’il y a une chose à retenir de Jérôme Rouzaud, c’est toute la passion, le cœur, et l’enthousiasme qu’il met à l’ouvrage pour que chaque fidèle reparte avec la sensation de s’être spirituellement élevé. “Moi ma passion, c’est la liturgie”, dit-il. 

Hermine BAROUH et Camille GUYOT–CLIPPET