Enzo, jeune Ruthénois  qui essaie de suivre la formation de ses rêves. Il est atteint de Mucoviscidose. Malgré sa maladie, il continue de se battre pour avoir sa place parmi les étudiants de l’IUT de Rodez. 

Aveyronnais de 21 ans, Enzo Puech, est étudiant à l’IUT de Rodez depuis l’année 2019. Cela fait trois ans qu’il est en première année en Information et Communication. Trois ans sans réussir. Ce ne sont pourtant pas ses capacités intellectuelles qui sont en défaut. Enzo est malade de mucoviscidose. C’est une maladie génétique caractérisée par l’épaississement des mucus dans les poumons, ce qui altère leur fonctionnement. Elle engendre d’autres maladies annexes comme le diabète et l’hypertension portale.

Passionné par le cinéma, il explique que c’est le seul moyen d ’oublier son état et de se sentir “comme les autres”. C’est pour cette raison que Enzo refuse de suivre une formation adaptée, il se considère comme une personne normale.

Chaque année, en septembre, Enzo est replongé dans la vie étudiante. Malgré son désir, sa maladie l’empêche d’avoir la même vie que celle des autres jeunes. La journée habituelle du jeune homme est loin d’être le rêve et ressemble plutôt au Jour sans fin. Chaque jour Enzo fait des aller-retours entre les hôpitaux et les salles de sport où il fait de la rééducation. Dès qu’il a un peu de temps libre, il se lance dans l’écriture des textes pour son blog Instagram, L’étagère d’Enzo. Le concept est simple : parler de nouvelles sorties du cinéma, critiquer, partager son avis et surtout transmettre sa passion. “Quand j’ai créé le compte, je pensais parler un peu de tout, de la littérature, de la peinture… C’est pour cela que j’ai appelé mon blog Les étagères d’Enzo. Mais j’ai vite compris que ce qui me passionne le plus, c’est le cinéma, car, avec le cinéma, on parle de tout. », explique Enzo en souriant. Maintenant on peut voir qu’il ne reste plus qu’une seule étagère…

Le cinéma n’est pas la seule source d’espoir pour Enzo. Son entourage l’aide à se battre. Sa famille a toujours été unie et solidaire, les parents sont toujours avec lui pendant les hospitalisations. Malgré son immobilité Enzo a beaucoup d’amis qui viennent de tous les coins du monde, même s’il ne connaît que leurs pseudos. Le jeune aveyronnais fait de nouvelles rencontres sur des sites et des forums anonymes.

Les amis non-virtuels occupent aussi une grande place dans sa vie. Il y a deux ans, quand Enzo a subi une greffe à Paris, il a eu l’occasion de rencontrer plusieurs personnes souffrant de la même maladie. Maintenant, quand Enzo est de retour, des milliers de kilomètres le séparent de ses camarades mais le jeune homme est habitué à la distance. Deux mètres. C’est la distance de deux mètres que les malades doivent garder entre eux. Enzo en rigole : “Au moins les restrictions sanitaires ne m’ont pas choqué”.

Le ruthénois ne perd pas espoir et encourage les jeunes malades à continuer de se battre. “Je pense qu’on n’en parle pas assez. Être malade c’est compliqué, tu es toujours fatigué. Mais malgré tout c’est cette fatigue qui te pousse à ne pas baisser les bras.”   

Aliaksandra Kaldunova