Katia Terpigoreva est une artiste russe qui vit en Aveyron depuis maintenant six ans. Elle expose actuellement au « Petit Format » à Villefranche de Rouergue ses sculptures en porcelaine, une matière qui lui fait du bien. Cet art est pour elle « une recherche de la beauté, de la simplicité et de l’harmonie ».

Après 15 ans en tant que journaliste dans le design d’intérieur, l’architecture et l’art contemporain ainsi que critique de design à Moscou, Katia Terpigoreva s’est peu à peu tournée vers la photographie. C’est cette expérience professionnelle et sa participation à de nombreux salons et expositions qui lui ont donné l’envie de se mettre à la sculpture. « J’ai vu tellement de choses qui m’ont inspirée, j’ai accumulé tellement d’énergie de ces objets que j’ai senti qu’il fallait aussi m’exprimer ».

Abandonner son métier de journaliste à 40 ans lui a demandé beaucoup de courage mais était pour elle une obligation : « Je me réveillais la nuit car je rêvais d’objets ». C’est à partir de là qu’elle a commencé à manipuler la terre pour « créer quelque chose avec de la matière simple, naturelle, brute ». Des objets qu’elle puisse sentir avec ses doigts.

Ses sculptures, des bols de toutes tailles en porcelaine ont des formes simples et pures car pour l’artiste, « la vraie beauté se trouve dans les formes très simples ». A travers tous les objets qu’elle crée, l’aveyronnaise d’adoption veut transmettre l’harmonie dont tous les Hommes ont besoin afin de « trouver leur équilibre intérieur ». Elle fait d’ailleurs référence à la philosophie des jardins japonais qui représentent le calme ainsi qu’un sentiment de tranquillité grâce à leurs formes. La porcelaine lui permet un contact tactile qui lui fait du bien car c’est une matière douce, elle veut évoquer cela à travers ses travaux.

C’est pour cette raison qu’elle expose jusqu’au 31 décembre ses œuvres de porcelaine mais également ses photographies dans la boutique éphémère de Villefranche de Rouergue « Le Petit Format ». Cette boutique est l’initiative de 6 artistes et a pour but de montrer des objets d’art à un public plus large et donc de les rendre plus accessibles. Le travail de Katia Terpigoreva sera accompagné de celui d’autres artistes tel que Patricia Noero qui réalise des sculptures en argile inspirées d’art africain ou encore Nelly David qui fabrique des bijoux en porcelaine.

L’artiste russe, dont l’accent moscovite n’a pas disparu, a encore des projets dans la tête : « J’ai plusieurs idées, d’autres qui arrivent et parfois je pars de l’autre côté » mais elle souhaite continuer, avec des techniques différentes, son travail de la porcelaine à travers des formes pures et simples.

Florine Bouyssou et Marion Gratuze