Ana est la gérante, cuisinière et serveuse du restaurant La Toile Cirée, rue de la Barrière à Rodez. Après plusieurs années à travailler comme infirmière, elle a décidé de changer de vie et de cuisiner en dehors de sa maison de Marcillac. Avec ses produits frais, elle rencontre un grand succès auprès des ruthénois.
Ana est portugaise et s’est installée en France à ses 3 ans. Elle a toujours aimé cuisiner pour ses enfants et son mari. Cette mère de famille a toujours rêvé de faire table d’hôte dans sa grande maison à Marcillac. Il y a plus de deux ans, elle a décidé de changer de vie et d’arrêter son métier d’infirmière pour partager sa cuisine familiale. Un petit restaurant dans le centre de Rodez, tenu par deux sœurs, s’est libéré. Après quelques stages de cuisine, Ana s’est lancée dans l’aventure. « Je n’avais pas peur, quand on a envie de faire quelque chose, il faut foncer, on a qu’une vie », dit-elle.
Sa cuisine est élaborée à partir des légumes de son jardin et des produits frais du marché. Chaque jour, cette cuisinière propose entre 2 ou 3 entrées, plats et desserts au choix. Dans ces plats, elle en intègre toujours un pour la nouvelle clientèle végétarienne. Ana souhaite que ses clients se sentent chez eux, « ils se passent le sel et le poivre, comme à la maison, on ne se prend pas le choux », dit-elle. Son restaurant est constitué de petits coins « sympas et conviviaux », comme la restauratrice aime le dire. Ses clients n’hésitent pas non plus à l’appeler par son prénom, et une majorité sont des habitués : « Ici, ils savent qu’ils ont le temps de manger un bon repas en une heure, je réserve mêmes les tables préférées de mes habitués ». Elle change également de décor, des artistes lui prêtent régulièrement des peintures pour se faire connaître. Les clients peuvent acheter ces œuvres.
Ana raconte qu’elle aime ce qu’elle fait mais que c’est très prenant. Elle est présente dans son restaurant au moins 8 heures par jour. Le matin, cette cuisinière prépare les repas du midi. Avant l’ouverture, « je me refais une petite beauté et un coup de parfum, et je suis prête pour le service », confie-t-elle. Ensuite, Ana range son restaurant et commence à préparer les plats du lendemain pour s’avancer un maximum. Mais quand c’est l’heure de rentrer à Marcillac, sa journée de travail n’est pas terminée puisqu’elle va s’occuper de son potager et ramasser les fruits et légumes pour sa cuisine. La restauratrice n’ouvre donc pas son restaurant le soir, « seule, ce n’est pas possible de travailler le midi et le soir ». Mais chaque dernier vendredi soir du mois, elle propose une soirée lecture-dessert pour 5€.
La gérante de « La Toile Cirée » se rappelle de son premier jour, 15 min avant l’ouverture, le plombier était encore en train de réparer les toilettes. Au même moment, Ana se coupe le doigt. Son mari passait à ce moment-là devant le restaurant et a pris tellement peur pour l’ouverture qu’il est parti affolé. Cette restauratrice pense continuer cette aventure encore pendant 3 ans et ensuite peut être réaliser d’autres projets. Selon elle, « tout est possible, si vous avez envie de faire un truc, allez-y foncez, on a qu’une vie, elle est courte donc quand on peut, on le fait, même si on échoue au moins on n’a pas de regrets, pas de remords. La vie est beaucoup plus simple et plus heureuse quand on fait ce qui nous plaît. »
Marion Madonna & Clarisse Péroches
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