Pour Alban Gabin, le tatouage est synonyme de liberté. Aujourd’hui, et depuis presque deux ans, le jeune homme exerce sa passion dans un salon à Rodez avec son associé Blackhand. Le tatouage, c’est depuis le lycée qu’il s’y exerce. Après un DUT et quelques petits jobs, il a décidé d’être son propre patron dans un métier sans contraintes. Un métier dans lequel il ne se sent pas “oppressé par un tocard” qui lui dit quoi faire.
Le métier de tatoueur, c’est aussi bien un travail d’artiste qu’un travail de service à la
personne selon Alban. Il faut avoir la tête sur les épaules pour gérer les normes d’hygiène, les clients et les différents projets de tatouages. Mais il faut également avoir un certain style pour se faire un nom dans ce métier, et ce jeune passionné l’a bien compris.
Dans ses dessins, Alban est influencé par le style de tatouage minimaliste, que l’on appelle ignorant. Comme il l’explique, c’est le style de petits tatouages simples que l’on retrouve sur les marins, avec des codes modernes. Il est également influencé par la musique actuelle comme le hip-hop, la trap et « les jeunes qui se tatouent la gueule ».
Les petits tatouages comme ceux qu’il dessine ou qu’il a lui-même (que l’on appelle minimaliste) c’est une poésie selon lui, « une accumulation de petits tatouages qui rendent un corps poétique et différent ».
Sa particularité : le tatouage en handpoke.
Alban a choisi d’utiliser la technique du handpoke. Le handpoke, c’est le fait de tatouer sans l’aide de l’électricité, il tatoue seulement avec une aiguille point par point « à l’ancienne ». Inspiré par les anciens « taulards », qui se tatouaient sans machines, ce processus apporte « un peu de folklore » à son salon et son travail. Cela demande une grande maîtrise de l’aiguille, une certaine délicatesse qui permet à la peau de cicatriser mieux et plus vite. C’est une question de compétences pour Alban, qui explique que cette technique demande plus de temps, plus d’expérience.
Pour lui, le handpoke est une mode éphémère et il cherche donc à se renouveler. Il s’est fixé un objectif : trouver une autre technique ou tendance qui lui plaise autant afin d’être serein pour l’avenir. Il cherche toujours à évoluer et progresser dans son domaine, qu’il trouve passionnant.
La place de la technologie dans le monde du tatouage.
Aujourd’hui, le tatoueur à 11 000 abonnés sur Instagram. Pour lui, les réseaux sociaux sont un réel atout pour le monde du tatouage. Ils permettent à l’artiste de faire connaître son travail, son univers, et aux clients de découvrir ce dernier. « Les réseaux sociaux augmentent énormément les opportunités, les ventes et les actes de tatouage ». Le tatoueur devient alors un concept artistique auquel les gens adhèrent.
A travers Instagram, les tatoueurs se créent un réseau, ce qui permet de faire certaines
collaborations. Cela a permis à Alban d’aller tatouer à Stockholm, ou de faire certains partenariats avec des photographes ou encore la boutique « Lunettes Meravilles » à Rodez.
Selon lui, le tatouage évoluera avec la technologie et il sera donc possible de se faire tatouer par des robots. Mais cette idée le dérange un peu, pour lui, on ne peut pas faire de l’art à la chaîne. Alors, les bons tatoueurs se démarqueront mais ça tuera les petits tatoueurs au fur et à mesure.
Mathilde Pouydebat et Simon Valéry
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