Rencontre avec Christophe Hazemann, directeur adjoint du musée Soulages assistant principal de conservation. Expert dans le domaine de l’art, il a pour principale mission d’assurer la préparation d’expositions temporaires du musée Soulages. En tant que directeur adjoint, il participe aussi à la politique scientifique de l’établissement.

Au musée de Pierre Soulages, les expositions temporaires sont sous la direction de plusieurs acteurs. Le directeur du musée, Benoit Decron, est également le commissaire d’exposition du musée. Il est en charge de proposer les divers projets d’expositions temporaires à Pierre Soulages qui possède encore un droit moral en tant qu’artiste. Après validation de l’artiste, Benoit Decron propose le projet d’exposition temporaire à l’agglomération de Rodez. Ce sont ces deux validations qui permettent de mettre en place une exposition temporaire au sein du musée.

La thématique et la temporalité de ces expositions mais aussi des œuvres exposées doivent être directement liées à Pierre Soulages. Ainsi, ces œuvres doivent avoir été créées à partir du début de la période artistique de Pierre Soulages jusqu’à nos jours. Le musée ne choisit pas uniquement que de la peinture, les œuvres peuvent également être des sculptures, des vidéos, etc. Christophe Hazemann précise aussi : « Toutes les expositions que nous choisissons sont principalement sur l’abstraction, nous n’avons que très peu, voire rien de figuratif. C’est principalement de l’avant-garde, qui est un mouvement de la deuxième partie du XXème siècle. ».

Pour le musée Soulages, ce n’est pas compliqué d’obtenir des prêts d’œuvres ; les musées sont plutôt favorables à l’idée de partager leurs oeuvres car cela leur permet une plus grande visibilité. Christophe Hazemann explique : « Nous passons par une base de données en ligne,  Vidéo Museum, où l’on fait une recherche par thème ou nom d’artiste puis, de ce fait, nous avons  une liste de toutes les œuvres publiques qui peuvent être prêtées. ». Mais les responsables d’expositions utilisent en outre leur réseau personnel en contactant des galeries privées ou les collectionneurs, par exemple. La recherche d’oeuvres est alors faite grâce à un mix entre le réseau informatique et le réseau humain.

Du côté des règles de sécurité à respecter lors des expositions, il y a des contraintes en fonction de la nature de l’œuvre. Les peintures sur papiers, par exemple, ne peuvent pas être exposées plus de 4 mois à la lumière. De plus, il y a aussi des contraintes d’obsolescence : un DVD datant d’aujourd’hui doit pouvoir être montré dans 10 ans, donc il faut s’assurer de pouvoir pérenniser les œuvres. Il y a aussi des contraintes de sécurité vis à vis du public ; les visiteurs doivent éviter de toucher les œuvres et encore plus si elles sont fragiles. D’ailleurs, la scénographie des expositions est décidée par le directeur en tenant compte des particularités spécifiques données par les prêteurs et de la nature de l’oeuvre.

Christophe Hazemann évoque son souhait personnel de faire une exposition avec des œuvres de Marc Rothko au Musée Soulages. C’est un artiste américain qui a peint de grands tableaux abstraits avec des superpositions de couleurs et qui jouent sur l’introspection. « On plonge littéralement dans les tableaux, dit-il. Et j’adore cela. »

 

 

Camille Alméras et Coline Charpentier.