Une nouvelle boutique de sculptures métalliques ouvre ses portes aux alentours de Firmi. Une initiative signée Claude Pinco, père d’Art de Fer.

Au bord de la nationale en direction de Firmi, à une trentaine de kilomètres de Rodez, la devanture d’un bâtiment arbore d’étranges sculptures de fer. A côté du parking, l’emblématique figure d’un goa’uld tout droit sorti de Stargate, détourne l’attention de l’automobiliste distrait. Depuis juin dernier, Art de Fer s’est installé dans ce lieu typique de l’Aveyron, où les curieux franchissent les portes d’une boutique des plus étonnantes.


Créé il y a une vingtaine d’années par Claude Pinco et son beau-frère, Art de fer est avant tout le résultat du hasard, des rencontres. Celle d’un homme avec le fer, d’une pièce avec une autre et d’une œuvre avec un regard.


Le hasard fait parfois bien les choses. Aucun diplôme en poche, aucune étude, mais un savoir véritable que Claude Pinco a su acquérir par la pratique. Son talent naturel pour le dessin et sa quête de liberté l’ont conduit à recopier, dès le plus jeune âge, les vignettes de célèbres bandes-dessinées telles que Tintin et Le Journal de Mickey et à arpenter, une dizaine d’années plus tard, les routes du Var en tant que chauffeur-routier.

Avant, il conduisait des camions. Aujourd’hui, il se sert de leurs carcasses pour créer des œuvres uniques. Avec la soudure comme seul outil, l’équipe de quatre associés d’Art de Fer s’applique à rendre doux une chose aussi brute que le métal, grâce au verni recouvrant chaque pièce utilisée. Une équipe, qui, à l’image de ses créations, a su rester soudée au fil des années. “Au final, seuls les meilleurs restent”.


“C’est en forgeant qu’on devient forgeron, mais ici, il s’agit de soudure, d’assemblage nécessitant beaucoup de calculs. Le secret, c’est l’observation”, confie Claude Pinco, que la passion pour le dessin a beaucoup aidé. Les plans, les dessins déterminent le choix des pièces récupérées chez leur fidèle fournisseur, Casse auto. A une époque où le gaspillage répugne, Art de Fer a su séduire en proposant un art qui repose principalement sur le recyclage.


A l’origine, Claude travaillait le bois, le fer ne lui parlait pas. Pourtant, ce métal offre plus de possibilités. On ne peut pas faire de sculpture plus grande qu’un tronc d’arbre, à moins d’utiliser de la colle. Avec le fer, c’est différent, la soudure lie les éléments entre eux et l’artiste est libre de créer une sculpture aussi impressionnante qu’un T-rex, qui ravirait les fans de Jurassic Park.


La justesse de l’assemblage et le choix des pièces impressionnent. Le fer torsadé rappelle à s’y méprendre les pattes poilues de l’araignée, les rondelles, quant à elles, figurent les écailles de la peau du serpent. Les éléments épousent les formes des animaux avec un réalisme déconcertant qui perturbe les sens.


Qui aurait pu croire qu’un bout de ferraille avait autant de choses à dire ?

Mélanie Chambas et Clarisse Forestier