À l’heure où la parité est plus que jamais d’actualité, Emilie, serveuse depuis 5 ans au bar-café “Tex-Mex” à Rodez, partage son quotidien.
Avant même de pousser les portes du Tex Mex, depuis le coin de la rue, on peut déjà
ressentir une atmosphère aussi festive que chaleureuse. Dans le café, ça rit, ça chante. Les
gens dansent, boivent, et se bousculent. Une légère odeur de cigarette se fait ressentir
depuis l’extérieur. A peine a-t-on posé un pied à l’intérieur qu’un doux parfum de bière vient
vous chatouiller les narines. Le décor est simple. Des couleurs chaudes, un bar imposant,
des bouteilles à perte de vue, des murs en bois recouverts d’une décoration vintage : tout est
fait pour que chacun s’y sente bien.
Sourires et bonne humeur sont au rendez-vous. Au milieu de la foule, on peut assister à un
véritable spectacle où les serveuses jouent le rôle principal. Pleine d’entrain, elles se
déplacent de table en table, les plateaux remplis de verres. Ici ce sont les femmes qui
tiennent les rênes et qui dirigent le bar d’une main de maître.
Géré par Bruno Monestier, ce dernier emploie actuellement plus de femmes que d’hommes.
Loin d’une idée sexiste, cela s’explique facilement pour plusieurs raisons. “On ne va pas se
mentir, c’est plus vendeur” explique Emilie. “D’autant plus que cela se passe bien entre les
autres serveuses et moi. Il y a une bonne dynamique le soir” ajoute-t-elle. Avec l’expérience,
en tant que femme les éventuels conflits se gèrent plus facilement, il y a moins de violence
et plus de tact. Une femme peut potentiellement aller plus loin dans ses propos sans risquer
de représailles, elle est plus simplement écoutée, comprise et un certain climat de solidarité
s’instaure entre elle et les clients. “Après il faut avoir du caractère et ne pas se laisser faire »,
explique-t-elle. Malgré quelques petits accrochages, Emilie ne garde en tête que les bons
moments qu’elle passe derrière le comptoir, à servir ses clients.
Même si le côté social et relationnel qu’elle retrouve en journée lui plaît, elle préfère le côté
festif du soir, où règne généralement une bonne ambiance et beaucoup de rigolade. Mais
forcément, depuis l’épidémie de covid-19, cette ambiance de fête n’est plus au rendez-vous.
Il n’y a plus de DJ dans le bar, et comme partout en France, les clients doivent respecter les
gestes barrières. Comme tout le monde, Emilie souhaite fortement que la situation revienne
à la normale et que son bar soit à nouveau en mesure d’accueillir dignement les nouveaux
étudiants ruthénois le jeudi soir.
Clarence MARTY et Steeven WATELLE
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