La Ferme Équestre de Daoudou propose une équitation adaptée afin de venir en aide aux personnes handicapées aussi bien physiquement que mentalement.

Située dans le Sud-Ouest de l’Aveyron, cette ferme équestre est gérée depuis 40 ans par Marie-Pascale Gauffre. Cela fait à présent une vingtaine d’années qu’elle s’est lancée dans l’élevage et la formation de chevaux Fjord à destination des personnes handicapées. L’une des particularités de sa ferme est qu’elle accueille tous les types d’handicaps qu’ils soient génétiques, physiques ou mentaux… mais également des jeunes en situations difficiles.

La ferme permet à ces personnes, qui sont souvent déplacées d’un foyer à l’autre, de créer des racines et ainsi de s’apaiser. Pour elle, “le cheval va redonner à la personne une énergie colossale”, qui va les aider à prendre confiance en eux et à surmonter des étapes difficiles.

Ses chevaux, Marie-Pascale les choisit selon des critères bien précis qui les rendent particulièrement aptes à être guidés par des personnes handicapées.

La race Fjord a notamment été sélectionnée pour sa taille intermédiaire et son caractère paisible. Ils naissent et sont élevés à la ferme, et reçoivent une éducation respectueuse de l’animal. À la fin de leur apprentissage, les chevaux obéissent à la voix et certains d’entre-eux vont même jusqu’à contourner des obstacles, comme des branches, que leurs cavaliers aveugles ne pourraient pas éviter d’eux-mêmes.

Hormis une monitrice avec qui elle travaille, Marie-Pascale gère seule son exploitation. 

Créé en lien avec l’Europe, elle a pu bénéficier d’aides financières pour son projet afin de rénover les gîtes présents sur la ferme. Depuis, elle propose, en plus des cours d’équitation journaliers, des séjours qu’elle appelle “oxygène” qui sont basés sur trois éléments: le cheval, le handicap, et la nature. Le paris est d’intégrer des personnes handicapées dans les groupes montant à cheval plus ordinairement.

Les chemins autour de la propriété ont également été retracés afin de les rendre plus praticables et du matériel adapté au handicap a également été acquis, comme un lève-personne qui permet de mettre à cheval les personnes n’en ayant pas la capacité.

Lors des séances plus classiques, les élèves passent près d’une heure à pied aux côtés de leur cheval afin de faire sa connaissance. Pendant cette heure, ils apprennent également à s’en occuper et à les équiper. Ce sont lors de ces instants qu’une relation de confiance s’installe au sein du couple cheval-cavalier.

Les personnes passent par la suite entre une heure et une heure et demie, en fonction des handicaps, sur le dos des chevaux.

Après les séances, les cavaliers passent encore du temps avec leur monture car c’est à eux qu’il revient de les nourrir et de les ramener au pré.

Au fur et à mesure du temps, Marie-Pascale observe un changement dans la façon d’être de ses élèves: “bien souvent on arrive quand même à leur re-faire croire assez à la vie pour qu’ils puissent re-étudier à l’école ou faire un contrat de professionnalisation, ou faire quelque chose de leurs vies dans tous les cas”.

Camille GUYOT–CLIPPET

Travail d’un jeune cheval à la ferme.