Fabriquer en Aveyron, à partir de matières premières françaises, c’est le défi de Mathieu Recoules, amateur de spiritueux et grand passionné de whisky. Un travail de longue haleine au plus proche de la tradition. 

Cuisinier de formation, cela fait aujourd’hui deux ans que Mathieu Recoules  a décidé de s’associer avec ses cousins pour relancer l’activité de la distillerie familiale :  Landa’s. Autre fois bouilleur de cru, son grand-père parcourait les communes voisines pour distiller le marc de raisin. C’est par passion pour le whisky qu’ils décident en 2018 de s’orienter vers ce tout nouveau système de production.

En s’implantant à Lestrade, dans son Aveyron natal, Mathieu a voulu protéger cette jeune filière qui met en valeur le patrimoine national. En France, « on dispose de toutes les ressources nécessaires à la fabrication de ce spiritueux ». Outre les matières premières, le savoir-faire des tonneliers et celui des chaudronniers pour fabriquer des alambics unique et de qualité comme celui qu’il s’est fait fabriquer sur-mesure sont autant de compétences qu’il faut mettre en valeur. « C’est donc entièrement légitime de faire du whisky en France », toutes les qualités  sont réunies sur le territoire. 

Pour pouvoir vivre de sa grande passion, Mathieu a dû élargir sa gamme et propose ainsi du pastis bio, du gins et de la vodka. L’objectif à long terme est de se spécialiser uniquement sur la production de whisky.  

C’est un véritable travail de laborantin qu’a mené ce passionné pour arriver à créer des recettes goûteuses et raffinées. D’ici un an et demi, la première série de whisky sera enfin prête et la grande aventure dans laquelle s’est lancé cet enfant du pays, pourra enfin démarrer.

Pour qu’il puisse s’appeler ainsi, le whisky doit vieillir pendant trois ans. C’est dans des fûts de chêne français que Mathieu Recoules a décidé de placer son précieux breuvage. C’est ce qui lui confèrera son goût si particulier. Et puis une seconde maturation dans des tonneaux d’ex-cognac sera nécessaire pour équilibrer les arômes épicés, vanillés et boisés qui se seront développés.

La transparence et le respect sont les termes qui définissent le mieux la démarche mise en place par cette distillerie.

Très soucieux de l’environnement, Mathieu choisit minutieusement ses ressources, afin d’être apte à retracer le parcours de ses céréales et de réduire au maximum son bilan carbone. Chacune des matières premières utilisées pour la production des eaux-de-vie est française, voire bio pour certaines. Un seul produit français est transformé en Belgique, mais c’est un « problème » auquel Mathieu souhaite remédier au plus vite. D’ici peu de temps une malterie devrait ouvrir dans la région.  

Il met aussi à profil l’environnement qui l’entoure. Il utilise l’eau de pluie pour refroidir le conduit de son alambic, et distille son mélange dans l’eau de la source située sur la commune. 

C’est animé de cette passion que Mathieu entreprend de se former seul. Véritable autodidacte, il se documente beaucoup pour faire vivre son rêve. C’est surtout beaucoup de travail, mais « il ne faut pas compter ses heures ». « Je me considère encore comme un apprenti, je continue d’apprendre et je continuerai d’en apprendre encore ».


Lucie MENRAS